19 Avril 2019
Lundi 15 avril 2019, 20 heures : c’est à une « grande messe » d’ampleur qu’assistent, sidérés, les téléspectateurs. Une foule multiple s’amoncèle de son côté, sur l’île de la cité, tout aussi fascinée par la vue qu’offre ce soir la cathédrale Notre Dame de Paris.
Le feu vient d’en haut, de « la forêt » sur la voûte, et attaque avec la sûreté de l’agresseur, l’édifice.
L’émotion est palpable, comme il est d’usage de dire. Mais en cette soirée c’est d’autant plus vrai. De la tristesse à la colère de ne pouvoir contenir ces flammes sublimes, les sensations tourbillonnent elles aussi.
Les Hommes, dont la force et l’énergie avaient été d’ériger le bâtiment pour qu’il traverse les siècles, sont ce soir renvoyés à leur faiblesse, leur impuissance collective.
Les pompiers sont là, évidemment. Et leurs lances à eau semblent bien dérisoires face à l’incroyable force de l’incendie.
A aucun moment je ne songe aux pèlerins, ni vraiment, j’ose le confesser, au caractère sacré de Notre Dame. A aucun moment je n’envisage les futures polémiques qui rattraperont vite les hommes.
Je suis en prise à l’émoi.
Car, au-delà des religions, ce sont bien plus que des milliers de pierres sculptées et d’autres trésors qui sont ravagés. C’est beaucoup de nous-mêmes qui part en fumée. Et ce soir, j’avoue, je sens mon cœur fondre lui aussi sous le feu.